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ZFE et vignettes crit'air : ce qu'il faut savoir

ZFE et vignettes crit'air : ce qu'il faut savoir


Si les deux termes peuvent sembler bien opaques et parfois lointain dans le temps, c’est bien l’articulation des deux systèmes administratifs qui devrait gérer ou impacter très rapidement tous nos déplacements en véhicules motorisés immatriculés sur le territoire national.




Contexte historique


Depuis le début des années 1990, l’Union Européenne a souhaitée s’attaquer à la réduction des émissions polluantes car à l’époque, suite aux 2 chocs pétroliers, seule la chasse aux consommations était de mise. Ainsi, pour ce qui est des véhicules roulants, il a été mis en place une nouvelle norme d’homologation destinée à contraindre les constructeurs à concevoir des moteurs plus respectueux de l’environnement avec des émissions polluantes de plus en plus basses. Apparue en 1993, cette norme en est actuellement à sa dixième évolution sous la désignation Euro 6. La version Euro 7, toujours plus contraignante, est encore en discussion au parlement Européen et est annoncée, à moins d’un nouveau report, pour l’été 2025.


En parallèle sur le plan national, pour faire face aux pics de pollutions chroniques, il a été élaboré plusieurs systèmes afin de limiter la circulation des véhicules à des périodes et/ou des zones données. Après de petites tentatives symboliques basées sur le principe des immatriculations paires et impaires préféré à une pastille verte jugée inefficace (1998-2012), c’est la vignette Crit’air qui a été adoptée depuis 2016 . Définie à partir de la catégorie du véhicule, de son énergie et de sa norme Euro (ou à défaut sur leur première mise en circulation), sa présence matérielle est aujourd’hui, dans les textes du moins, obligatoire sur tous les véhicules motorisés immatriculés . Classée sous 7 catégories, cette vignette a été clairement élaborée pour limiter à l’échelon national ou régional le volume des véhicules autorisés à circuler pendant des périodes de pollution puisque son attribution est basée sur un niveau théorique d’homologation des émissions de polluants de son véhicule.



Néanmoins, face au constat que certaines zones avaient à présent des pollutions non plus ponctuelles mais permanentes, il a été imaginé la création de zones protégées afin de limiter voir interdire la circulation de certains véhicules jugés trop polluants. Si l’idée de base est Européenne et concerne tous les véhicules se rendant sur ces zones, chaque état membre est libre d’établir ces propres règles sur le plan national. En France, il faut attendre 2016 pour voir éclore sur certaines métropoles l’idée de zones restreintes devenues à partir de septembre 2020 des zones à faible émissions dites ZFE . Celles-ci sont régies par la vignette Crit’air créée la même au même moment dans ce but et chaque métropole dicte donc ces conditions locales d’accès à sa zone.




Qu'est-ce que la vignette Crit'air et à quoi sert-elle ?  


Il s'agit tout simplement d'un certificat de qualité de l'air lié à votre véhicule . Il s'agit plus précisemment d'une vignette officielle à coller sur le pare-brise de la voiture concernée. Celle-ci révèle la classe environnementale du modèle en fonction de ses émissions de pulluants dans l'air. Il existe 1 type pour les véhicules électriques ou hydrogènes et 5 pour les véhicules thermiques (du niveau 1 pour le moins polluant au niveau 5 pour le plus polluant).




Comment faire une demande de vignette Crit'Air afin de l'obtenir ? Et quel est son prix ? 


L’obtention de sa vignette Crit’air (3,72€ pour un véhicule en plaques françaises) est à faire exclusivement via le site gouvernemental : https://www.certificat-air.gouv.fr/ , les autres offres ou sites n’étant que des arnaques.





La vignette Crit'Air est-elle obligatoire ou puis-je rouler sans ?  


La présence de la vignette crit'air est obligatoire sur tous les véhicules immatriculés 2 roues et plus . En cas de pic de pollution national, l’Etat peut mettre en place une restriction complémentaire ponctuelle, nationale ou localisée basée sur certains niveaux de vignette Crit’air et ce même hors ZFE. 

La verbalisation, peu répandue pour le moment sera à terme automatisée avec lecture optique des plaques mais surtout des pare-brises afin de détecter la présence ou pas de la vignette crit'air ainsi que son niveau autorisé ou pas à circuler. Prévue essentiellement à 68€ , la verbalisation pourra pourtant atteindre 450€.


- Des reports et dérogations existent encore suivant les zones à faibles émissions pour certaines catégories de véhicules professionnels voir de propriétaires de véhicules anciens habitant dans la dite ZFE mais circulant peu. Là aussi ce sont les métropoles qui font leur propre règlementation.


Il faut savoir que si l’on parle globalement d’interdictions de circulation dans des zones à faibles émissions, la lecture des panneaux de signalisation routière est, elle, inversée. En effet il y est indiqué les vignettes ou catégories de véhicules pouvant accéder à une zone à la base interdite à tous. En clair si la vignette apparait sur le panneau d’interdiction c’est que vous avez accès à la zone . Il faut néanmoins prêter attention aux catégories ainsi qu’aux jours et horaires d’application.





Quelle vignette crit'air pour mon véhicule ?


Voici une infographie qui permet de savoir quelle est la vignette crit'air correspondante à votre véhicule. Le site du gouvernement donne accès à ce simulateur qui vous permet de classer votre véhicule : https://www.certificat-air.gouv.fr/simulation . Munissez-vous au préalable de votre carte grise.





Quels sont les véhicules crit'air 1 et 2 ? 


Retrouvez à la vente chaque mois chez VPAuto, plusieurs centaines de véhicules crit'air 1 et 2 Cliquez-ici pour les retrouver.



A quoi sert les ZFE (zone à faible émission) ? Les villes de France ZFE existantes et à venir 


Les ZFE sont destinées à améliorer la qualité de l’air sur des zones et à partir de dates définies par les régions. Au nombre de 11 depuis 2022, elles devraient être 43 dès 2025 . Leur accès est autorisé à certains niveaux Crit’air définis localement en excluant toutes les autres catégories. Le passage dans une ZFE concerne tous les véhicules motorisés immatriculés, qu’ils soient nationaux ou en plaques étrangères.




Comment cela fonctionne ?


Localement, l’automobiliste doit consulter le site de sa région afin de savoir s’il est concerné. L’automobiliste de passage pourra pour sa part s’appuyer sur les meilleurs outils de navigation en temps réels qui intègrent tous les paramètres actualisés des ZFE. En ayant préalablement rentré son niveau Crtit’air dans son profil. L’outil l’avertira le cas échéant si une zone lui est interdite.




Quelle voiture ne pourra plus rouler en 2025 ?


Dès 2025, de nouvelles restrictions de circulation seront en vigueur dans les zones à faibles émissions actives. Même si il s'agit de mesures prévisionnelles émisent par le gouvernement, celui-ci entend bien ne plus pouvoir faire circuler les véhicules à la vignette crit'air 3-4-5 dans ces zones.

Lyon, Paris, Rouen, Marseille, Reims, Toulouse, Strasbourg... de nombreuses villes sont concernées et de nouvelles le seront : Brest, Rennes, Lille, Nantes, Bordeaux et bien d'autres. Voici une illustration des ZFE à venir en 2025.





Crit’Air et ZFE : la controverse


Si l’approche globale peut sembler louable, dans la pratique la mise en application soulève bon nombre de questions et ce même si les mesures des polluants relevés sur les villes pratiquant la restriction de circulation comme Madrid ou Londres montrent une baisse importante de la pollution locale et donc l’efficacité de la démarche :


         L’attribution du niveau Crit’Air est faite en fonction de la norme d’homologation d’un véhicule neuf sans tenir compte de la rigueur de son entretien puisqu’aucunes mesures complètes de pollutions ne sont prises pendant la vie du véhicule, le contrôle technique ne mesurant que l’opacité (fumées). Ainsi un véhicule récent non entretenu ou démuni volontairement de certains dispositifs de dépollution jugés trop fragiles et coûteux à changer peut polluer beaucoup plus qu’un ancien.


         Les vignettes crit'air actuellement interdites sur la plupart des ZFE concerne des voitures qui ont presque 20 ans y compris en diesel, à une époque où l’état subventionnait alors largement cette motorisation (via des bonus) lors de leur achat neuf. Si l’on peut imaginer que ce véhicule n’est plus en état de rouler, il s’avère que ce sont des moteurs très fiables et endurants.


         L’âge moyen du parc automobile français étant estimé à 11,3 ans en 2022, la projection des volumes de véhicules interdits de circulation sera donc considérable.


         L’interdiction d’accès peut être jugée discriminatoire à juste titre, les foyers français ne pouvant pas forcement investir régulièrement dans un véhicule plus récent , sans même parler des aides pour l’achat de véhicules électriques inaccessibles par la très grande majorité d’entre eux.


         La règlementation des ZFE a été élaborée par l’Etat qui a par contre pris soin de laisser aux seules métropoles d’organiser son application et ces règles locales rendant la mesure beaucoup trop complexe et illisible à l’échelon national.


         C’est aux régions de mettre les zones en place mais à l’Etat d’organiser la verbalisation vidéo. Il est fort probable que des ZFE soient mises en place par respect de la règlementation mais sans verbalisation automatique de masse faute de système homologué jugé fiable.


         Les effets Dieselgate sont toujours d’actualité car si les logiciels tricheurs ont été normalement rectifiés par les constructeurs concernés, il est établi suite à des tests que les systèmes de dépollution ne fonctionnent pas moteur froid et à des températures globalement inférieures à 15° et au-delà de 30°.


         La présence de la vignette Crit’Air est obligatoire sur tous les véhicules avec un coût réel, certes minime, y compris sur des véhicules âgés. Il n’est toujours pas prévu par l’Etat l’obligation de payer et de mettre cette vignette dès sa première immatriculation neuve . Cela permettrait pourtant à terme d’avoir une flotte globalement beaucoup plus équipée du sésame qu’elle ne l’est aujourd’hui afin d’éviter des PV.


         Lorsque l’on parle de grosse pollution automobile, on pense, à juste titre, à Paris compte tenu de la masse des véhicules y circulant. Si certaines mesures de mise en place de ZFE sont régulièrement repoussées faute de réalisme et de solutions alternatives viables, la municipalité souhaite néanmoins organiser pour 2024, année des JO, une ZTL (Zone à Trafic Limité) pour l’hyper centre de la capitale. L’objectif est ici d’interdire cette zone dédiée à « tous les véhicules qui n’ont pas de motif d’arrêt » comprendre par là en transit. Même si cela semble assez subjectif, il n’est pas encore établi ou précisé quels seraient les motifs retenus et valables mais la mairie de Paris estime que cela diminuerai de 50% le volumes des véhicules dans la zone.

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